Un militant du Moleghaf en Haïti assassiné

24 mai, 2017

Le mardi 18 Avril 2017, à 9h du soir, en allant acheter à manger pour sa fiancée de 22 ans qui gardait leur bébé de 6 mois à la maison, Romario Dangelo Saint Jean, un militant de 26 ans du Mouvement de Liberté et d’Egalité des Haïtiens pour la Fraternité (MOLEGHAF) a été lâchement assassiné à la rue Icard.

Dangelo avait été menacé de mort et agressé le mardi 16 Août 2016 par les policiers constituant les hommes de mains de l’agence Onusienne UNOPS à fort National. Toute de suite, sa maman l’avait accompagné au parquet de Port-au-Prince pour porter une plainte contre ces policiers dénoncés par la clameur publique comme étant les meurtriers de Davidtchen Simeon, le 13 août 2016 et agresseurs de David Oxygène le 21 août 2016. Par rapport au silence des autorités policières et judiciaires, les parents de Romario Dangelo Saint Jean s’apprêtaient à l’envoyer dans un Pays étranger pour avoir la vie sauve, mais le retard des institutions publiques du Pays dans la livraison des pièces a donné raison aux assassins de la Police Nationale d’Haïti (PNH) et à l’impunité criminelle.

Cet assassinat odieux vient 8 mois après ces deux faits criminels que nous tenons à rappeler pour l’opinion publique nationale et internationale :

  • Le samedi 13 août, à 3h 30 dans l’après-midi, dans le quartier populaire Fort National, à la sortie d’une réunion du MOLEGHAF, un groupe d’hommes armés ont assassiné lâchement Davidtchen Siméon, un jeune militant de 23 ans du MOLEGHAF, très engagé dans la lutte contre les forces d’occupation Onusienne (la MINUSTAH). Et avant cet assassinat odieux, le mercredi 10 et  le jeudi 11 Août 2016, Davidtchen avait déjà été violemment agressé et menacé par le policier Jean Maxime.
  • Le dimanche 21 août 2016, soit 9 jours après l’assassinat de Davidtchen Siméon, à 6h 30 dans l’après-midi, à cette même rue Icard, tout près de l’église St-Antoine, après avoir été agressé violemment, David Oxygène, secrétaire général du MOLEGHAF et figure emblématique de la résistance haïtienne contre les forces d’occupation onusienne et la domination du capital transnational, a été épargné de justesse des projectiles du policier Jean Maxime.Il est important d’insister sur le fait que ces actes d’assassinats en série et d’agressions contre les militants du MOLEGHAF se font dans l’impunité et avec la complicité des autorités judiciaires et policières. Car nous avons entamé toutes les démarches légales auprès des autorités compétentes accompagnés de nos avocats du Bureau des Avocats Internationaux (BAI) au niveau national et ceux de l’Institut for Justice and Democracy in Haïti (IJDH) suivant les lois haïtiennes et les conventions internationales signées et ratifiées par l’Etat Haïtien, mais les autorités policières et judiciaires font la sourde oreille.Nous tenons à rappeler également que l’origine de ces actes de barbarie remonte à une prise de position critique des militants du MOLEGHAF par rapport à un projet de construction de bâtiments et d’une route que L’UNOPS voulait implanter dans leur quartier avec un salaire tuberculeux pour les ouvriers travaillant dans cette construction.

    En fait, comme tout le monde le sait, en Haïti sous occupation, l’implantation des « projets » dans les quartiers populaires est souvent faite avec l’aide des bandits de grand chemin  pour intimider la population.

    MOLEGHAF, l’organisation à laquelle appartenait Davidtchen Siméon, Romario Dangelo Saint Jean et Oxygène David est connue en Haïti pour son combat pour la défense de la souveraineté nationale et pour le retrait de la Minustah d’Haïti, sans quoi MOLEGHAF considère qu’il n’y a pas de conditions pour l’exercice réel de la démocratie.

    Mais indépendamment des opinions politiques qu’on puisse avoir sur ces sujets, l’assassinat de Davidtchen, l’assassinat de Romario Dangelo Saint Jean et la tentative d’assassinat sur Oxygène David doivent être condamnées avec la plus grande fermeté pour tous ceux qui sont attachés à la défense de la démocratie et des droits humains les plus élémentaires.

    En ce sens, nous, la tribune de l’atelier de réflexion sur la situation de la liberté d’expression et d’association dans le contexte de l’occupation onusienne en Haïti, réunis à Port-au-Prince ce Samedi 22 Avril 2017, au local du Bureau des Avocats Internationaux ( BAI), sis au  #3, 2eme impasse Lavaud, Lalue,  faisons appelle à la solidarité nationale et internationale de toutes les organisations syndicales, pour prendre position afin d’exiger des autorités compétentes, particulièrement du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, de l’Office Protecteur Citoyen (OPC) et de L’inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH),  l’identification et la condamnation des commanditaires et des exécutants  de l’assassinat de Davidtchen Siméon, de l’assassinat de Romario Dangelo Saint Jean et des mesures coercitives contre le policier Jean Maxime pour tentative d’assassinat sur la personne de Oxygène David.

    A bas l’occupation, à bas la barbarie! Nations-Unies dehors!

    En défense de la démocratie, contre la barbarie: punition aux responsables de l’assassinat en série contre nos camarades Davidtchen Siméon, Romario Dangelo Saint Jean et au policier Jean Maxime pour sa tentative d’assassinat sur David Oxygène.

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    • Ministère de la Justice et de la sécurité publique (MJSP): Av. Charles-Summer 18, Port-au-Prince – Code Postal: HT6113
    • Inspection Générale de la Police Nationale d’Haïti (PNH) : 07 Autoroute de Delmas (zone Delmas 2, Haïti) – Code Postal: HT6120

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