Déclaration de la 9ème conférence mondiale ouverte contre la guerre et l’exploitation

Nous, responsables et cadres, militants ouvriers politiques et syndicaux, militants anti-impérialistes, délégués de 42 pays réunis en conférence mondiale à Alger les 8, 9 et 10 décembre 2017 contre la guerre et l’exploitation, initiée par la coordination de l’EIT et organisée par le PT d’Algérie.
Constatons que la situation est marquée par les plus grands bouleversements mondiaux, une crise sans précédent de la domination impérialiste ouvrant la voie aux aventures les plus dangereuses pour l’humanité.
Gouvernements et régimes, même fragiles et en crise, attaquent les travailleurs et les peuples opprimés pour maintenir le système capitaliste.
À peine installée en session plénière, la conférence a adopté à l’unanimité et avec gravité la résolution suivante :
« Nous, 230 délégués réunis en 9e Conférence mondiale ouverte de l’EIT, qui a été soutenue par près de 700 responsables politiques et syndicaux et militants anti-impérialistes de 60 pays, condamnons avec la plus grande vigueur la provocation de D. Trump relative à sa décision annoncée de transférer l’ambassade US de Tel Aviv à El Qods occupée dans la perspective d’en faire la capitale de l’État hébreu. Nous apportons notre soutien inconditionnel au peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits nationaux. »
Tout au long de la conférence, les intervenants ont salué le combat du peuple palestinien pour ses droits inaliénables. Nombre d’entre eux ont souligné la responsabilité écrasante des institutions internationales et, par-delà les larmes de crocodile, des régimes et des gouvernements réactionnaires de la région du Moyen-Orient.
Les participants à la conférence sont parvenus à une même conclusion. Partout, les travailleurs et les peuples opprimés sont confrontés à une crise effroyable résultant de la décomposition du système capitaliste. Et ils résistent avec acharnement.
Au prétexte de « lutte contre le terrorisme », les guerres impérialistes disloquant les nations et semant le chaos se généralisent, au compte des grandes multinationales qui se livrent une concurrence féroce pour le pillage des ressources naturelles et des matières premières.
Ces guerres jettent des millions de travailleurs et des jeunes sur les routes de l’exode. Au moment où les gouvernements impérialistes s’attaquent aux peuples opprimés, et pour ce faire augmentent les budgets militaires, ces mêmes gouvernements, au nom de la crise, cherchent à détruire tous les acquis des travailleurs dans les pays impérialistes.
Cette offensive dislocatrice des nations par l’impérialisme s’exprime notamment dans la politique de « coup d’État » au Brésil et la menace sur le Venezuela.
Force est de constater que l’oppression coloniale et impérialiste se perpétue et s’aggrave, avec la complicité des régimes soucieux de préserver leurs liens avec l’impérialisme.
Toutes les conquêtes sociales et démocratiques de la classe ouvrière sont attaquées, renforçant l’exploitation des travailleurs et particulièrement des femmes : privatisations, remise en cause des Codes du travail, des conventions collectives, des droits à l’instruction et à la protection sociale, des droits à la santé, provoquant la résistance des travailleurs avec leurs organisations.
Les délégués à la 9e CMO saluent et appuient le combat pour la défense de la Sécurité sociale à l’échelle internationale et dans chaque pays.
Le droit de grève est systématiquement remis en cause.
L’indépendance des organisations syndicales est attaquée, les menaçant de destruction par l’intégration.
Partout, les travailleurs et les peuples cherchent à bloquer cette offensive pour défendre leurs droits les plus vitaux, leurs conquêtes sociales, la souveraineté nationale dans les pays opprimés, engageant de nouvelles forces dans la résistance à la politique de l’impérialisme. Une politique de décomposition qui frappe particulièrement la jeunesse, la plongeant dans la précarité, la guerre et la migration.
Par-delà les situations nationales, cette résistance se heurte aux pressions qui s’exercent sur les dirigeants du mouvement ouvrier et populaire pour qu’ils acceptent, accompagnent voire participent à tous les coups préparés et portés par les différents gouvernements au service du capital avec, comme argument, que « l’on ne peut pas faire autrement ».
La CMO estime, au contraire, que la faillite et le chaos dans lesquels le régime capitaliste entraîne l’humanité ne sont pas inéluctables, comme l’ont démontré les plus de 80 intervenants qui se sont exprimés pendant ces trois jours. Toutes les interventions ont exprimé la résistance des travailleurs et des peuples avec leurs organisations qui, sur leur propre terrain, celui de la lutte de classe, cherchent à s’ouvrir une issue.
Dans cette situation, la CMO salue tous les combats des travailleurs et des peuples opprimés pour leurs droits. Elle estime que rien n’est plus crucial que d’aider à préserver ou à renforcer l’indépendance des organisations de la classe ouvrière et de la jeunesse et tous les processus en cours de résistance à l’intérieur du mouvement ouvrier, comme l’ont expliqué de nombreux intervenants.
De cette conférence, de la richesse des débats et de la qualité des participants s’affirme la nécessité de garder le contact, d’échanger toute information et de poursuivre la discussion ouverte entre tous les participants. L’unité des problèmes posés, la solidarité internationale et l’aide au combat à mener dans chaque pays le confirment.
Le 4 janvier 1991, le manifeste adopté par l’Entente internationale des travailleurs et des peuples dans sa conférence de fondation à Barcelone affirmait la confiance des participants « dans la capacité des travailleurs du monde entier à se libérer des chaînes de l’exploitation et de l’oppression, leur capacité à édifier un monde où la collaboration harmonieuse entre les nations et les travailleurs se substituera à ce monde de barbarie qui monte chaque jour davantage (…) ».
La CMO fait siennes les conclusions de la 8e CMO d’Alger de novembre 2010 et réaffirme : « Cette confiance est renforcée par les événements qui se sont déroulés : en dépit de toutes les souffrances et de toutes les destructions, la volonté de résistance et de combat des travailleurs et des peuples qui n’acceptent pas de disparaître reste l’élément essentiel sur lequel repose l’avenir de l’humanité (…).
Nous réaffirmons : la paix et la fraternité entre les travailleurs et les peuples ne peut être réalisée que par les travailleurs et les peuples eux-mêmes. Elle ne peut être réalisée que sur la base de la satisfaction de leurs besoins les plus fondamentaux qui se heurtent à ceux de la classe des exploiteurs qui porte en elle la guerre et la faillite. »
C’est pourquoi nous soutenons la proposition de la coordination de l’EIT d’examiner la possibilité pour que, dans les mois qui viennent, des représentants de tous les pays présents puissent à nouveau se réunir pour se constituer en Comité international de liaison de la 9e CMO afin de poursuivre les échanges entre nous, organiser les actions communes et la solidarité internationale.
Contre la guerre et l’exploitation
Pour la défense :
- des droits socioéconomiques des travailleurs et de la jeunesse ;
- de l’indépendance des organisations syndicales ;
- des libertés démocratiques ;
- de la souveraineté des peuples et des nations.
Alger, le 10 décembre 2017
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