Déclaration de la coordination de l’EIT (9 et 10 septembre)

19 septembre, 2017

La coordination de l’Entente internationale des travailleurs et des peuples (EIT), réunie les 9 et 10 septembre 2017, à Paris, se félicite de la signature à ce jour par 616 militants ouvriers et anti-impérialistes de 56 pays de l’appel à la 9ème Conférence mondiale ouverte (CMO) contre la guerre et l’exploitation, qui se tiendra à Alger les 8,9 et 10 décembre prochain.

L’écho que cet appel rencontre, auprès de militants qui occupent des responsabilités politiques ou syndicales importantes dans le mouvement ouvrier et anti-impérialiste, et qui sont directement engagés dans les combats de résistance, exprime aussi, à sa façon, la complexité de la situation actuelle dans tous les pays, mais aussi l’unité des problèmes.

Sur tous les continents l’offensive de destruction des conquêtes ouvrières et démocratiques, de dislocation des états nationaux mêmes, les guerres en cours, les risques d’embrasement du monde, comme en témoignent les menaces de Trump ces dernières semaines contre le Venezuela et la Corée du Nord, n’ont jamais été aussi grands.

La 9ème CMO prendra donc un relief particulier parce que les combats de résistance engagés sur tous les continents nécessitent plus que jamais la discussion pour en tirer les premiers bilans, d’échanger nos expériences, de discuter des voies et moyens de surmonter les obstacles que nous rencontrons, de faire converger toutes ces discussions pour aider les travailleurs et les peuples, sans prétendre se substituer ni se trouver en concurrence avec quelque parti, syndicat, association ou regroupement que ce soit : c’est le cadre fixé par l’appel à la 9ème CMO.

La coordination de l’EIT a fait le point de la situation, en premier lieu sur l’offensive contre la nation vénézuélienne, déjà de fait sous blocus économique et dorénavant menacée d’intervention militaire. La coalition impérialiste regroupée derrière Trump et les Etats-Unis ne veut pas accepter que le peuple vénézuélien, en votant à plus de 8 millions pour élire une assemblée constituante, décide de son destin, défende sa souveraineté, ses acquis sociaux, et la redistribution des revenus du pétrole à la population.

Au delà du Venezuela ce sont tous les pays d’Amérique latine qui sont visés. En premier lieu au Brésil, le putschiste Temer, soutenu par Trump et les marchés financiers, mais suspendu en l’air soutient ce dernier dans sa politique d’agression conte la nation vénézuélienne tandis qu’il prétend lui-même aller jusqu’au bout dans les contre-réformes liquidant le code du travail et les retraites, et généralisant les privatisations dans tous les domaines. La coordination de l’EIT salue la résistance du mouvement ouvrier brésilien de s’est engagé dans la lutte pour le retrait de ses plans meurtriers et pour chasser Temer.

Cette offensive se mène partout, au nom de la « baisse du coût du travail », qui vise à en finir avec les conquêtes gagnées par des dizaines d’années de luttes de classes. La dernière en date étant la tentative de casse du code du travail, engagée par le gouvernement français, dans le cadre des mêmes orientations impulsées par l’Union européenne, que ce soit en Allemagne, en Grande-Bretagne, dans l’Etat espagnol, et dont les conséquences sont dramatiques.

En Afrique, l’onde de choc suite à l’agression impérialiste en Libye ne cesse de s’étendre, pour toucher et menacer à présent toute l’Afrique subsaharienne, où les Etats sont menacés de dislocation pure et simple, tandis que les interventions impérialistes n’ont d’autre but que de s’assurer du pillage des richesses, en multipliant les bases militaires étrangères. Le FMI prétend soumettre les peuples à de nouveaux plans d’ajustement, les condamnant à des politiques aux conséquences barbares. La résistance de la jeunesse, de la classe ouvrière et de la population, s’exprime au travers des grèves et des manifestations.

Au Moyen-Orient la résistance du peuple palestinien ne se dément pas, malgré tous les obstacles, la répression féroce et le chaos généralisé dans toute la région.

Nous estimons que la 9ème CMO de l’EIT peut être un point d’appui déterminant pour aider les travailleurs et les peuples qui refusent, combattent cette politique réactionnaire et se mobilisent.

D’autant que partout les peuples sont confrontés aux attaques brutales et remises en cause de leurs droits et acquis (en particulier par une précarisation généralisée de la société et de remise en cause directe ou insidieuse du droit de grève) qui sont bien souvent menées avec le consentement de ceux qui sont censés représenter leurs intérêts.

Les problèmes et difficultés que pose cette résistance s’expriment au sein même des organisations ouvrières et démocratiques, ce qui va parfois jusqu’à provoquer crises, écroulement, désagrégation d’organisations, partis ou syndicats en qui les travailleurs et les peuples avaient traditionnellement placé leur confiance.

Des situations qui, faute de point d’appuis organisés, peuvent conduire, malgré d’importantes mobilisations, aux pires aventures de dislocation ou à des « solutions » de triste mémoire, laissant libre cours au corporatisme, communautarisme, racisme… comme en témoigne déjà les images horribles de massacres et de ces millions de « migrants » jetés à la mer.

Nous sommes convaincus que l’indépendance du mouvement ouvrier par rapport au patronat, aux Etats, aux institutions internationales, son action et son organisation sur son propre plan, sont la clé de la solution pour les travailleurs, les peuples et les nations.

C’est dans ce cadre que nous vous proposons de discuter, lors de la 9ème CMO, des voies et moyens d’organiser la défense et la reconquête des droits et acquis des travailleurs, des travailleuses et de la jeunesse, consignés dans les codes du travail ; des droits à la Santé menacés de destruction ; du combat contre les privatisation ; de la défense des libertés démocratiques ; de la défense de la souveraineté des peuples et des nations et du droit à l’autodétermination.

Comment, par delà les légitimes différences ou désaccords, les approches particulières, les conditions propres à chacun, les expériences vécues, les regroupements déjà en cours, est-il possible de se rassembler, de s’unir pour résister, pour construire ou reconstruire ? Sans que quiconque ne s’estime dépositaire de solutions ou de vérités immuables qu’il suffirait d’appliquer, chacun ayant totale liberté de s’exprimer comme il l’entend.

Cela d’autant qu’à travers le monde, tous les gouvernements sont extrêmement fragilisés, comme en témoigne nombre de résultats électoraux dans lesquels les abstentions et le refus de voter dominent. Et comme dans d’autres cas, où le vote est utilisé pour sanctionner clairement les gouvernements et leurs partis.

Nous vous appelons à constituer, à renforcer les délégations de chaque pays pour la 9ème CMO contre la guerre et l’exploitation.

Nous y mettrons en pratique notre devise historique : « l’émancipation des travailleurs sera l’œuvre des travailleurs eux-mêmes »

 

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